la bande à tristan

Offert par Yann parce que :

-Marie-Aude Murail
-Un prénom qui nous est cher dans le titre

Lu par les deux grands frères de notre Tristan à nous qui ont tous les deux beaucoup aimé. Et lu par moi ensuite, qui suis d'accord avec mes fils! Le petit narrateur, tristan donc, est en CE2 et a bien des problèmes dans la vie : dans son école, des bandes s'opposent, s'affrontent, mais lui, ne fait partie d'aucune. Il n'est pas très grand, et on l'embête dans la cour. Pas de bande, donc pas de protection. Juste une petite sœur de CP bien dégourdie et un meilleur copain, Andrès. Des parents aimants et attentifs mais à qui on ne raconte pas ce genre de secrets car ils ne peuvent pas comprendre.
Pas de grands drames dans ce roman, mais des problèmes d'enfants qui, quand on a 8 ans, sont de vrais ennuis qui peuvent vous empêcher de trouver le sommeil. Et c'est ce que réussit très bien Marie-Aude Murail : se mettre à hauteur de nos petits gars dans les cours de récrés et raconter ce qui se passe dans leur tête.
À travers le personnage d'Olivier, le gros dur de l'école que personne n'aime et qui n'a pas de copains, elle amène nos jeunes lecteurs à s'interroger sur les raisons de cette agressivité que l'on nomme bien vite "méchanceté". C'est lorsque, dans une rédaction sur Noël, Olivier écrit "Noël c'est rien" que Tristan se pose des questions : "Je ne l'aime pas, Olivier. Mais je trouve qu'il n'a pas de chance. Je me demande pourquoi il a écrit que Noël c'est rien. Dans la cour, je n'arrivais pas à jouer avec ma bande. Ça me trottait dans la tête. Je pensais qu'Olivier ne doit pas avoir chaud avec son K-Way". Et voilà, en quelques lignes, très subtilement et sans pathos, on comprend qu'à la maison, la vie d'Olivier ne doit pas être rigolote tous les jours. Et Tristan décide d'offrir à son pire ennemi le pistolet en plastique à 20 euros dont il rêve pour lui même depuis des mois…
Un petit roman, facile à lire,  plein d'humanité et de psychologie pas balourde. Qui encourage à ne pas juger les autres trop vite : Olivier, bien sûr, mais aussi le voisin fâché avec les parents qui se révèle finalement un bonhomme bien sympathique ou encore Nathalie, la voisine de classe "embêtante comme fille" mais qui aidera Tristan à recopier ses lignes.

La bande à Tristan, de Marie-Aude Murail (Mouche, de l'école des loisirs), mars 2010, 9,50 euros.