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les trois brigands
18 avril 2010

olivier tallec

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C'est dans un café plein de charme du 20e arrondissement de paris, un mercredi matin à 10h ("pas à 7 heures" m'avait-il demandé) que je rencontre, un brin intimidée, il faut l'avouer, Olivier Tallec.

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Intimidée car bon, c'est quand même lui qui a donné leurs traits à Grand Loup et Petit Loup, illustré Mon imagier des amusettes, Mon imagier des rondes (etc.) petits livres-disque cultes pour Tristan. Et puis, et puis, j'en passe tant il y a de livres d'Olivier Tallec dans la bibliothèque de mes enfants. Moi qui ne suis pas très "dédicace", je  garde religieusement celle glanée il y a déjà pas mal d'années, à Libralire, rue St Maur, alors que mon grand et mon moyen brigand étaient tout petits et mini-brigand pas encore né.
Intimidée aussi car on le dit beau garçon (n'est-ce pas charlotte…) et que c'est bien vrai. Et en plus, il est sympa! Il arrive juste après moi, prend un café, et c'est parti pour une bonne heure de discussion…

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*Le dessin, vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit?

Je ne faisais que ça. Je n'étais pas super bon élève et je passais mes heures de cours à dessiner. Pareil en vacances. Quand j'avais 6-7 ans, ma mère me foutait dehors pour que je prenne l'air…!

*C'est une histoire de famille?

Mon père peignait et sculptait. Quand il rentrait du travail, il filait dans son atelier et passait son temps à dessiner. C'est lui qui m'a acheté mes premiers crayons.

*Vous continuez quand même vos études…?

J'ai passé mon bac, difficilement. Au lycée, je faisais des caricatures de mes profs et j'ai été pris sur le fait par ma prof d'histoire… Je suis allé dans une fac d'arts plastiques et après le Deug, j'ai passé différents concours et j'ai été pris aux Arts Appliqués, à Paris.

*Vous avez commencé tout de suite dans le secteur de la littérature jeunesse?

Pas du tout. J'ai d'abord travaillé comme graphiste et comme assistant de directeur artistique. Je bossais dans une agence de pub, mais ça ne me plaisait pas du tout. J'ai alors fait du dessin de presse, dans Libé et Elle, puis j'ai démarché des maisons d'édition avec quelques dessins. Gallimard m'a proposé d'illustrer Anton et la musique cubaine… Et après, les choses se sont enchaînées.

*Qu'est-ce qui vous a plu dans ce secteur?

Il est extrêmement développé et sa production est incroyable. Et puis, en tant qu'illustrateur, on a une liberté totale.

*Qu'est-ce qui fait que vous dîtes oui à un projet?

Une rencontre, l'éditeur, la qualité d'un texte, un ensemble de petites choses…Lorsque je lis un texte, il faut qu'un univers se construise, prenne vie. Parfois, ce n'est pas le cas.

*Concrètement, comment travaillez-vous : à quel rythme, à quelle heure…?

Je n'ai pas vraiment d'horaire. Je commence vers 9 heures et j'essaie de me caler sur les "horaires de bureau" pour ne pas être trop décalé par rapport aux autres. Je travaille surtout en journée car je n'aime pas travailler avec la lumière électrique.

*Où travaillez-vous ? À quoi ressemble votre atelier?

Dans une pièce ouverte qui est aussi ma chambre. Il y a très peu de choses au mur, seulement quelques photos : comme j'y passe une grande partie de la journée, j'ai besoin de ce vide. Sans que cela soit pour autant un endroit sans personnalité.

*Et en ce qui concerne votre matériel ?

Je travaille principalement à l'acrylique. J'ai aussi plein de crayons…Je travaille directement au pinceau, le plus souvent sans faire de crayonné.

* Comment procédez-vous par rapport au texte que vous illustrez ?

Dans un premier temps, je le lis une ou deux fois, pas plus. Je ne veux pas coller au texte, il ne faut pas que le dessin soit redondant par rapport à l'écrit. Je lis l'histoire et je n'attaque pas tout de suite le dessin. Je laisse passer un peu de temps et je travaille sur le souvenir que j'en ai. Ensuite, quand j'ai fini, je relis le texte et je procède à des réajustements.

Mais pour moi, le texte et le dessin  sont comme deux routes différentes qui vont au même endroit et parfois se croisent. Ce sont deux manières de raconter la même histoire. Et il est important que l'un ne prenne pas le pas sur l'autre.

Et ce qui m'amuse, c'est de trouver un angle qui raconte autre chose que le texte. Il est très intéressant de travailler sur ce décalage.

*Concrètement, cela veut dire quoi?

Par exemple, le troisième tome des aventures de Grand Loup et Petit Loup va sortir à l'automne. Nadine, l'auteur, a écrit son texte dans la lignée des deux autres. À un moment, elle évoque une "zone noire" sans préciser. Cela aurait pu être un bois, mais j'ai préféré imaginer la construction d'une ville. Le texte ne parle jamais d'une ville, c'est seulement mon interprétation.

*Quels sont vos auteurs jeunesse préférés?

J'aime beaucoup Charlotte Moundlic qui est aussi une amie. Elle a un humour, une justesse d'écriture… Ce n'est pas facile de trouver de bons textes : il y a davantage de bons illustrateurs que de bons auteurs. Je pense à La croûte sur lequel nous avons travaillé ensemble. Elle y aborde sans mièvrerie ni trop de dureté la mort d'une maman. C'est l'histoire d'un petit garçon qui se retrouve avec son papa et de leur relation… Dans les livres pour enfants, la mort est souvent abordée par le biais d'une transposition animale. Charlotte l'évoque de manière directe avec le ton juste.

On va retravailler ensemble, mais sur un sujet plus léger : les vacances d'un petit garçon avec tous ses cousins!

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http://www.oliviertallec.fr/

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Commentaires
T
J'adore cet auteur!
L
merci !!
C
c'est vrai qu'il est beau garçon, je ne l'avais encore jamais vu, mais surtout quel talent! signé, une fan de Rita et Machin...
C
oh la la oui qu'il est beau ! ah ton métier, le rêve !!! et merci j'ai appris pleins de choses sur lui !
G
ouh là là, c'est une trop trop chouette interview!
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